Etude sur la pêche de Loisir en mer

Depuis 2020, un consortium de 4 partenaires (Halieuticom FishFriender, Scenent, GECEet le Dr. Jules Selles) réalise une étude sur la pêche récréative en mer, avec une nouvelle approche et en impliquant directement l’ensemble des pêcheurs. Ce document en restitue la démarche et les principaux résultats obtenus à ce stade. La méthode statistique adoptée, portant sur un panel de pêcheurs récréatifs dûment qualifiés, déclarant leurs prises via une application mobile en ligne, a pour objectif de mesurer d’une part le nombre de pêcheurs récréatifs en mer sur les façades maritimes françaises, d’autre part le volume de leurs prises d’une sélection d’espèces.

 Les Pêches de loisir en mer

Rapport établi par le Sénateur Pierre MÉDEVIELLE

Prendre connaissance du contexte de cette activité, mesurer son importance, rencontrer et échanger avec près de 150 personnes, actrices ou partenaires, directement concernés par la pêche de loisir, examiner les conditions de travail des pêcheurs professionnels, et observer l’organisation de la pêche en eau douce, telles furent mes démarches qui débouchent sur des constats clairs :

 - Oui, la pêche de loisir en mer constitue une activité, un patrimoine riche, quand bien même il est hétérogène. -

- Oui, le littoral et la mer, métropolitaines et outre-mer, sont des milieux à préserver. - - Oui, certaines espèces halieutiques sont en souffrance et doivent être surveillées. - - Oui, la pratique de la pêche doit être régulée sur certains sites. -

- Oui, certaines pratiques de pêche doivent évoluer.

- Oui, il y a des marges de progrès dans le niveau des connaissances des pêcheurs de loisir.

Dès lors, que peut-on faire ? Avant tout, agir avec mesure et progressivité. En tenant compte des capacités existantes. Et un impératif : bien appréhender l’acceptation sociétale de nouvelles mesures et bien apprécier la faisabilité et la contrôlabilité de nouvelles dispositions

La pêche de loisir, récréative et sportive, en mer en France (métropole et DOM)

 En France, toute personne peut exercer la pêche de loisir en mer. Il n’existe pas de permis hormis les autorisations délivrées pour la pêche sous-marine (en apnée). Le pêcheur récréatif est seulement tenu de respecter certaines mesures techniques : nombre et caractéristiques d’engins, zone protégées, tailles minimales des espèces conservées, parfois quotas journaliers de capture, interdiction de vente des prises et conservation pour une consommation familiale. Il résulte de l’encadrement minime de l’accès à l’activité récréative une méconnaissance de la population française des pêcheurs de loisir en mer et de leurs modalités d’exercice des usages récréatifs de la ressource : types et engins d’exploitation, saisonnalité des pratiques, profil des pêcheurs, place de la pêche de loisir dans l’économie littorale. Des études ont été menées pour mieux connaître la pêche française de loisir en mer. Elles sont le plus souvent de portée locale ou poursuivent des finalités précises : pêche à pied sur les gisements de coquillages, enquête sur le bar, retour économiques pour une région précise… Leurs résultats sont qualitatifs, parfois quantitatifs, mais le plus souvent ils ne peuvent pas être extrapolés à une échelle géographique ou démographique plus importante. Les enjeux liés à la pêche de loisir dépassent aujourd’hui l’échelle locale : niveaux de prélèvements par rapport aux apports des professionnels dans un contexte communautaire de raréfaction de la ressource exploitées, de concurrence des usages de la bande côtières, d’impact économique face aux autres activités littorales…